Vous tombez par hasard sur une vidéo. Un petit compteur vous indique qu’elle a déjà 10 000 000 vues. Woaw ! Pas mal, quel succès ! Ça vaut surement la peine que je m’y attarde un peu (avant de passer à la suivante) !
L’engagement est un terme marketing. Sur les réseaux sociaux, il mesure le succès ou l’échec d’un contenu (jeu, vidéo, article, statut, story). Grosso modo, plus vous avez d’abonnés, de likes et de commentaires, plus votre taux d’engagement est élevé.
Quand vous découvrez qu’une vidéo a été vue 10 000 000 de fois, c’est plus fort que vous, vous y prêtez plus d’attention. Bah oui, nous sommes comme ça nous les humains. Quand une foule se forme dans la rue, on a envie de voir ce qui se passe nous aussi.
Sauf que sur le Net, et sur les réseaux sociaux en particulier, on peut créer artificiellement cet intérêt, par le biais de « click farms ». Imaginez des entrepôts, remplis des milliers de smartphones et tablettes, pilotés automatiquement pour passer leur journée à liker, à partager et à s’amuser comme des petits fous.
Euh oui, mais ça ressemble à quoi ces « fermes à clics » ?
I’m completely obsessed by click farms – where thousands of machines are lined up to generate fake engagement. pic.twitter.com/NgDm4AWiCm
— Jamie Bartlett (@JamieJBartlett) March 11, 2019
I never tire of looking at videos of Chinese click farms. It's just so surreal to see hundreds of phones playing the same video for the purposes of fake engagment. pic.twitter.com/bHAGLqRqVb
— Matthew Brennan (@mbrennanchina) December 10, 2018
On peut donc créer de toute pièce un « succès » populaire, pour que quelques poissons innocents (nous) mordent à l’hameçon, générant ainsi un plus gros succès. Vous me direz que vous ne voyez pas trop l’intérêt de se donner autant de mal pour ça. Idem, je vois pas trop. Mais dans le monde parallèle que sont les réseaux sociaux, qui sait… la popularité a de la valeur. Elle génère même beaucoup beaucoup beaucoup d’argent.
Le futur, c’est maintenant ! Et il est totalement surréaliste.